bof, pas grand-chose de spécial à raconter : amateur invétéré de 2CV (elles ont été mes seules "voitures" durant 25 ans), j'ai depuis longtemps été attiré par les motos plutôt "anciennes", celles qu'on appelle aujourd'hui des "classiques".
J'aime pas les motos en plastique, j'aime pas les motos "comme tout le monde" et je me fout des performances du moment qu'un véhicule a du caractère aux allures usuelles (disons entre 70 et 120 km/h).
J'ai passé mon permis moto assez tard, à 27 ans, pour pouvoir rouler avec une Motobécane Z 56 C qu'un copain m'a donné et que j'ai retapé.
Le permis obtenu, j'allais aussi pouvoir dénicher à pas trop cher, quitte à faire de la mécanique, la moto qui correspondait alors au cahier des charges "idéal" que je m'étais défini : deux cylindres refroidis à l'air, deux moyens de démarrage (kick et démarreur), deux béquilles (latérale et centrale), deux vraies places pour voyager à deux, deux porte-sacoches latérales et si possible, une transmission par arbre plutôt qu'une chaîne et si possible aussi, une moto capable de rouler aussi bien sur autoroute (même si je n'aime pas ça) que sur des pistes pourraves au bout du monde.
Y'avait qu'un modèle qui correspondait à ça et j'en eu deux à la suite et avec mes deudeuches, j'étais déjà vacciné au flat-twin :
Je sais, la BMW zebrée, c'était un peu folklo, mais y'avait une raison : à cette époque, on m’appelait "le zèbre"...
Allez savoir pourquoi... ma 2CV, peut-être ?
En 2000, il a fallu que je me remette d'un accident (une bagnole m'étais rentré dedans), j'avais une guibolle bien esquintée et ça a duré un moment... fini la R 80 G/S devenue trop haute pour ma patte folle. Un peu par hasard, je suis tombé sur une Bullet Enfield-India qui trainait en dépôt-vente chez British-Sauce à Sannois, bouclard contigu à celui de Légendes où je bricolais et j'achetais mes bouts de Béhême avec la bienveillance légendaire de l'ami Jacky (lequel venait de me reprendre ma GS en dépôt-vente aussi, elle n'a pas trainé longtemps).
La Bullet n'était pas chère, elle tournait et la mécanique ne me faisait pas peur, quoiqu'on m'en ai dit (des horreurs, évidemment !). Je savais que les perf' étaient en gros celles d'une 125 japonaise moderne, mais avouez que c'est plus original qu'une 125 japonaise ! Et en 2000, ce n'était pas encore une bécane "à la mode"... fallait en vouloir une et seuls des crypto-motards un peu déjantés roulaient avec ce truc exotique, mal définit et surtout mal accepté entre motos modernes et "vraies" anciennes.
Bref...
A cette époque, j'ai aussi jeté mon dévolu sur une moto qui me faisait rêver : une Guzzi Calif', là encore racheté pas chère à un pote, moyennant pas mal de boulot dessus. Mais quelle bécane !
Entre-temps, y'a eu des trucs bizarres, encore pire que la Bullet-India...
Mais on ne peut pas tout garder (même si c'est des flat-twin aussi)... tout comme la Tobec' que j'ai filé à un ami qui vit en Haute-Savoie.
Et les Anglaises ? J'y viens... déjà avec la Bullet, j'y étais presque : sélecteur à droite, boîte sep', fuites d'huile et ongles noirs (mais les Oural, c'était pas mal non plus dans le genre). Mais c'est la Guzzi qui a été déterminante car avec elle, je suis allé rouler au rallye Britalia. La première fois, je m'y suis retrouvé invité par le NOC à la suite d'un dessin réalisé gracieusement pour faire le ticheurte du "N'eurton en Beaujolais 2004". Et au Britalia, j'ai vraiment rencontré des gars comme Nabs, Dédé, Olive (alors en Guzzi), Alain B et plein d'autres types sympas avec qui je suis devenu copain ensuite. Les Anglaises et les gars qu'en faisait, j'en avais déjà approché depuis un bout de temps, j'étais pote avec Margerin, Jivaro, je croisais souvent Barbe-en-Zinc à Carole où je trainais mes bottes (j'y ai même bossé en 1996).
Et faut dire aussi que la toute première fois que je suis monté sur une vraie moto, j'avais 11 ou 12 ans, ça a été sur une Norton Commando ! Putain le souvenir : Le bruit, les mecs qui roulaient avec ça, la trouille de ma mère de me voir disparaître sur cet engin, agrippé au pilote, c'était quelque-chose !
Bon, au milieu des années 2000, je commençais à me dire que ma vie de motard ne serait pas aboutie sans avoir eu d'anglaise, m'en faudra une avant qu'on soient définitivement cernés par les scoutère en plastique, les meules électriques et les restrictions de Liberté qui nous arrivent dessus comme les emmerdes, toujours en escadrilles !
Et un jour, un gars propose d'échanger sa T140 de 1978 plus trop fraiche contre une Bullet en bon état.
La suite, vous la connaissez, avec un épisode BSA A7, aujourd'hui partie vers d'autres aventures.
(ici avec Jivaro, le jour où je l'ai achetée à Druid)
Et j'ai recroché dans la Bullet, c'est vraiment trop sympa, cette p'tite bécane.
(celle-ci date de 1992, achetée vraiment pas chère près d'Agen)
(ici au départ de la Gelée Royale 2013, agla-gla !)
Voilà voilà... rien de bien original, mais beaucoup de plaisir et des rencontres de gens qu'on n'oublie pas, c'est ça l'essentiel.
