France 3 "Les blousons noirs"

[APEMA]

... le blouson en jean (et pas un Lewi's, trop cher !), c'était le maximum. On y épinglait la langue des Stones, histoire de se démarquer de ceux qui préféraient les Beatles, trop gentils garçons à notre goût.

Marco, au milieu des années 80, les Beatles, on les avait un peu oublié ! Quant aux Stones, ils commencaient vraiment à avoir pris un coup de vieux...

[TRITON WILD]

Les "blousons noirs" que j'ai connu, porte de Vanves et ailleurs, étaient de ados de 16-17 ans, ils n'avaient pas les moyens de s'offrir des blousons de cuir, encore moins des motos!
Une fois plus, cette émission fait l'amalgame entre les rockers et les petites frappes qu'étaient les "blousons noirs".
Je ne nie pas qu'il y ait eu des bandes de rokers violents, mais ils étaient beaucoup plus âgés, ils travaillaient dur pour se payer une moto.
Rien à voir avec les "blousons noirs", qui roulaient plutôt en Mobylette, et se foutaient bien de ressembler à des rockers!

pour te répondre, MIKO :

J'ai le souvenir de la bande de Villejuif ou (Ivry?), descendue "guincher" au bal de Cachan, en fait, venu se bastonner avec une bande "d'Arcueil" (??)
plus ou moins a la "loyale", pif éclatés, chicos en vadrouille, pas de lame, juste des mandales dans la tronche, et quelques coups de satons dans les joyeuses ... quelles idées ?
ils sont venus et repartis a pieds et sans zonblous nouarts avec un aigle dans le dos, (l'homme a la moto, c'est en 1955)
sans motos et c'était des "grands" (j'imagine 18/20ans) a la reflexion, certains seraient repartis dans une DS ?

c'était avant les grandes vacances en Algérie, j'étais pas grand, y'avait des Westerns et des Péplums au ciné, y'avait pas la télé, les gens bossaient 6 jours sur 7, "Carmen et La hurlette" et le masque et la plume sur Paris-inter, ... j'avais un p'tit vélo rouge !

[TRITON WILD]

Comme le mien,1er modèle

et plus tard, j'ai eu la même !

[Komar]

... le blouson en jean (et pas un Lewi's, trop cher !), c'était le maximum. On y épinglait la langue des Stones, histoire de se démarquer de ceux qui préféraient les Beatles, trop gentils garçons à notre goût.

Marco, au milieu des années 80, les Beatles, on les avait un peu oublié ! Quant aux Stones, ils commencaient vraiment à avoir pris un coup de vieux...

Oui mais n'oublies pas un paramètre que j'ai évoqué : je vivais en "banlieue rouge" et nous étions un peu en retard sur certaines choses, notamment le rock qui n'était pas tellement dans les cultures familiales où le "Parti" prenait une place énorme... côté musique, c'était plutôt Jean Ferrat et les Cœurs de l'Armée rouge.
Y'a eu des "ouvertures" avec Michel Fugain et son Big bazar et de mon côté, je tentais la subversion avec les disques de Maxime Le Forestier de ma grande-sœur... mais c'était un chanteur "gauchiste", pas très bien vu par mon paternel pour qui "tout était politique". Avec mon grand-frère, j'ai découvert Greame Allwrigt, j'aimais beaucoup son côté "routard triste" et sa poésie douce. Entre les mots, ça sentait la liberté et la désobéissance, c'est ça qui m'attirais, je pense. J'aime encore, ce mec m'a vraiment marqué quand j'étais môme. Comme c'était chanté en français, je comprenais et je trouvais que ces chanteurs avaient des choses à dire... dans le même temps, à l'école, je me suis fait traduire des textes des Beatles, j'avais trouvé ça très tarte, très bleuette d'ados boutonneux.
Pour revenir à ce qu'on entendait à la maison, Brassens n'était pas trop mal accepté, eu égard au monument qu'il était déjà (on le voyait à la télé aux émissions de Jacques Chancel, quand on a eu la télé)... mais là encore, comme il était anar, il sentait quand même un peu le souffre. Et puis il y avait eu sa chanson "Les deux oncles" qui était très mal passée chez les Cocos qui se voyaient encore comme les héritiers uniques et légitimes de la Résistance. On était en pleine période Marchais-Brejnev et en pleine guerre froide, c'était très clivant.

Dans d'autres domaines, en revanche, on était assez en avance sur la société dans les villes communistes et pour nous autres mômes de prolos, on étaient inscrits au conservatoire de musique, on avait des choix sur beaucoup de sports et les colonies de vacances, les centres de loisirs et les MJC nous ont permis de découvrir des tas d'activité de plein air qu'on appellerait maintenant des "sports d'aventure" (canoé-kayak, plongée, équitation, escalade, karting, voile, ski...). Sans oublier non plus l'accès à la culture, avec les ateliers d'art-plastique, le théâtre, le cinéma...

Le rock est venu après et j'ai adoré les Who (que j'ai découvert à la bibliothèque-discothèque municipale qu'on n'appelait pas encore "médiathèque"). Un samedi matin où j'y trainais, j'entends deux gars de mon âge qui examinaient des albums des Who et qui se racontaient comment ce groupe était composé de dingues qui fracassaient leurs grattes dans les ampli à la fin de leurs concerts... quand les deux mecs se sont éloignés, j'ai regardé ces albums et je suis rentré à la maison avec Quadrophénia, le double-album en noir et blanc où un mec en scooter plein de rétroviseurs (c'étaient des Mod's, mais je ne le savais pas) zone à Brighton et finit par se foutre à l'eau. Les images m'intriguaient, ce scooter cassé aussi...
J'ai écouté et putain, le choc !

[rickman]

encore !

super !

ben oui et j'assume !

de l'hospice
souvenirs et souvenirs

slt et frat

[Komar]

encore !..

Merci docteur, ça fait du bien, vous savez... votre divan, là, il est anglais ?

[PHILIPPE]

tiens marco

tu sait que Graeme allright vit dans les Combrailles
il fait régulièrement des mini concert a la blibliotheque mediatheque de saint eloy les mines








j'ai habité longtemps , enfin mes parents , rue Maurice thorez

[rickman]

sa femme était prof d’espagnol dans mon bahut !

elle était belleeeeeeeeeeeeeeeeeeeee ! on buvait ses paroles !

slt et frat

[PHILIPPE]

ma preféré



speciale dedicace au yeti

[Komar]

...tu sait que Graeme allright vit dans les Combrailles...

Non, je ne le savais pas... je l'imaginais dans une ferme retapée au fin fond de la Drôme ou de l'Ardèche... ou du Larzac.
Un grand bonhomme ! Il est vieux maintenant, il a 88 piges ! Il est né en 1926, l'année de naissance de mon paternel qui est parti bien plus jeune.
Quand j'étais môme, je devais avoir à peu près dix ans, la ville de Saint-Denis inaugurait la rénovation totale d'un de ses principaux centres de vacances en Touraine, à Fondettes. Un week-end avait été organisé sur place pour le personnel communal (ma mère bossait à la ville, justement au service des centres de vacances, les fameuses "colos").
Bref, on s'est retrouvé là-bas au début de l'été, pour un week-end. Greame Allwright était en tournée dans la région et la ville de Saint-Denis l'avait invité à se produire pour l'occasion. Une scène sommaire avait été installée et nous attendions assis dans l'herbe, sur la "prairie" devant le domaine. Il est arrivé avec son accompagnateur (une seconde guitare) dans une vieille 2CV 6 volts bien patinée, déjà un vieux clou à cette époque. Il était pieds nus (les pieds bien crades, je m'en souviens), vêtu d'un jean élimé, une vague chemise et une sorte de gilet afghan en peau de chèvre brodé, avec les poils et tout ! Mal rasé, les tifs en bataille, tout-à-fait la caricature du hippie, comme le cousin Nanard dans les premiers albums de la bande à Lucien de Margerin.
Lui et son compère ont pris le temps de boire un coup au milieu des gens, tranquillement, assis dans l'herbe... je le dévorais des yeux, je connaissais par cœur toutes ses chansons des deux disques de mon frelot et j'étais là, à quelques mètres de lui, pétrifié !
Ils sont montés sur leur petite scène, ajusté les micros et c'est parti ! Au bout d'un moment, j'ai demandé à ma grande-soeur (celle des disques de Le Forestier) si il allait chanter telle ou telle chanson que j'aimais particulièrement. Elle s'est marré et m'a dit "vas-y, quand il aura fini celle-là, t'as qu'à aller lui demander". Et c'est ce que j'ai fait : à la fin d'une chanson, je me suis approché de la scène à la surprise de ma mère qui avait toujours peur qu'on dérange et me voyant venir à lui, Greame s'est penché vers moi, il avait deviné que j'allais lui demander une chanson. Je lui ai donc dit : "s'il te plait, tu veux bien chanter la chanson de....?" (je ne me souviens plus du tout de celle que je lui ai demandé), mais il l'a chanté en me regardant tout le temps, comme si il la chantait rien que pour moi. Et moi je suis resté planté là, debout devant lui, ému à un point que vous pouvez imaginer. Si la lévitation existait, sûr que je n'aurais plus touché le sol !
C'est des moments qui comptent quand on est un p'tit bonhomme de dix ans !

Je ne l'ai jamais revu "en vrai", mais si j'ai la chance de le rencontrer avant qu'il ne s'éteigne, j'aimerais lui rappeler ce souvenir.

[Nobody Else]

Moi j'aurais bien du mal à dire quelle était (est) ma préférée entre Jusqu'à la ceinture, Suzanne, Le jour de clarté, Je perds ou bien je gagne, Qu'as-tu appris à l'école ? toutes :



Tiens il a le même âge que moi ce disque.

[elmo]

C'est marrant....

J'aurais pas cru qu'une bande de Rockers comme vous aient de la nostalgie pour ce disque.

Pour moi c'était le premier disque "révolté" qui soit entré à la maison. Je ne sais pas comment ni par lequel de mes frangins. Maison, où même les Beatles étaient pris pour de dangereux subversifs avec leurs cheveux longs. . Il a bien fallu que mes vieux s'y fassent.... (pas sans mal). Mon frère écoutait aussi en boucle les Animals (le 45t : d'un côté "Don't let me be misunderstood" et de l'autre "House of the Rising Sun")

C'est CE disque (G. Allwright) qui m'a mis à la gratte, j'ai sué sans et eau sur la ligne Holworth, sans jamais y arriver correctement. Mais la rébellion était inoculée, ensuite il y eut les tubes de Le Forrestier....

C'était quand même bien gentil à côté de ce que j'ai découvert bien plus tard (une fois sorti de la famille bien pensante): Le Velvet, les Stones, les Punks, les Who.... Tous quand même bien plus radicaux.

Il y avait un tel formatage des esprits et un tel obscurantisme à l'époque....
Tiens , on dirait que ça revient....
Méchamment même (c'est le mot!)

Pour en revenir aux blousons noirs, je ne les ai vus que de loin. J'ai pourtant grandi à Juvisy et Athis Mons et il y en avaient mais on m'en protégeait. Quand j'ai eu 20 ans je me suis payé mes premières pompes pointues celles qui me faisait rêver quand je les voyais passer sur les Malag'....

Ils avaient l'air tellement libres ouaf ouaf ouaf!

[Tricati]

C'est marrant ça, durant la lutte "gardarem lo Larzac" mon frangin occupait la ferme que mon oncle avait acheté pour la restaurer du côté de Pierrefiche, au dessus des gorges de la Dourbie, j'allais le voir avec la Trident, en 1973 Graeme Allwright habitait à 1 km, il faisait des "bœufs" ( chantait du Brassens, du Cohen aussi !)avec les "gratteux" hippies du coin, faut dire que le Larzac était devenu le repère de hippies de toute l'Europe, le symbole anti militariste de cette lutte était très fort ! ça c'était avant que les maoïstes et autres extrémistes essayent d'infiltrer le mouvement paysan et Occitan....
Je me souviens de Graeme chantant sacrée bouteille et l'original de Tom Paxton "bottle of wine" tout en sirotant du rosé que l'on retirait de la citerne d'eau sous la maison où l'on mettait les bouteilles bien au frais, sacrée période.....

[gigi]

Il était invité il y a deux/trois mois sur France-Culture ...
Super , je ne le croyais pas aussi drôle..il a raconté son voyage en Inde ...
Que du bonheur !

[TRITON WILD]

AAH bin si mon MIKO,

j'en ai connu 2, un dans ma rue, en BSA A10, qu'était pas trop baston, et un, un peu plus loin, dans une autre rue, en TRIUMPH, lui, un p'tit sec, qu'avait le coup de poing facile, c'était plutôt (ouafff) la Bastille et/ou(?) Vincennes ; mais je ne les fréquentais pas, (trop jeune!) 1964/66 env.)

Sinon des voyous violents, y'en avait dans mon école, entre maison de correction, puis zonzon, y'en avait 2 ou 3, mais il y en a toujours eu, a toutes les époques !