CCM a écrit : ↑17 févr. 2020, 21:59
bonsoir
suite au poste de Redlack je viens moi aussi m'associer avec vous et votre peine
la derniere foi que je l'ai vu sur scene c est il y a 5 ans dans une petite ville de gironde
que du plaisir que de l'amour... merci Komar Titon et les autres
a+ chB
Je ne l’ai vu et rencontré qu'une seule fois, je devais avoir 10 ou 11 ans. Je me trouvais avec mes parents et ma sœur ainée, invités avec les familles du personnel communal de Saint-Denis à passer un WE au centre de vacances de Fondettes, en Touraine, qui venait d’être rénové et dont la municipalité fêtait l’inauguration. Greame Allwright était en tournée dans la région et il avait été invité à venir chanter… je me souviens qu’on l’attendait, couchés sur une prairie, au soleil, devant la scène dressée en plein air pour l’accueillir.
Il est arrivé assez en retard sur l’horaire (d’après les commentaires des adultes qui m’entouraient), avec son accompagnateur guitare : ils sont descendus d’une vieille 2CV défraichie, pieds nus, les cheveux en bataille, chacun leur guitare à la main… tout-à-fait l’image des hippies (Graeme en était un) de cette époque ! Je revois cette image comme si c’était hier.
Avant de monter sur la scène, il est resté un bon moment allongé dans l'herbe avec nous et je le dévorais des yeux, c’était la première fois que je voyais « en vrai » et de si près un chanteur que je connaissais déjà bien par ses disques. Et puis il est monté sur la scène... après quelques chansons, j’ai demandé à ma grande-sœur si elle pensait qu’il allait chanter « petit garçon », une chanson de Noël qui m’émouvait un peu, bien que je ne croyais plus au Père Noël depuis longtemps. Ma sœur me répond en rigolant :
« t’as qu’à aller lui demander toi-même ! ». Ça alors, je ne pensais pas que c’était aussi simple que ça. Bon, j’ai attendu qu’il finisse sa chanson en cours (que je connaissais aussi, je les connaissais toutes) et je me suis approché de la scène, tout près. Il m’a repéré et avant d’attaquer la suivante, il s’est penché vers moi et avec son accent néo-zélandais, il m’a dit en souriant, d’un air à la fois très doux et aussi un peu malicieux :
« qu’est ce tiouw veux, moune p’tite bonh’om’ ? » Et moi, je lui ai dit
« est-ce que tu vas chanter Petit garçon ? » Il a souri, il m’a fait un clin d’œil, il a fait un signe à son guitariste et il a chanté Petit garçon en me balançant des regards complices.
J’étais au 7ème ciel, pétrifié debout ! A la fin de la chanson, dont le refrain dit « petit garçon il est l’heure d’aller se coucher », il m’a dit (en parlant dans son micro)
« et bien non, il n'est pas encore l’heure d’aller se coucher ! ». Et les gens ont beaucoup applaudi !
Je suis retourné m’asseoir sous les regards de tous… je ne touchais plus terre, tout chamboulé à l’idée que le grand Greame Allwright venait de chanter pour moi.
Le plus bizarre, c'est que cette chanson que je trouvais faite "pour les mômes", les petits garçons sages, ce que je ne voulais surtout pas être, ce n'était pas celle que je préférais, loin de là. Celle que j'aimais par dessus tout, c'était "Henrik", l'histoire de ce pêcheur alcoolo qui finissait bouffé tout crû par son poisson : j'aimais cette chanson surtout parce que dans le disque, y'avait un accompagnement au banjo qui me foutait des frissons de plaisir. Mon goût du banjo (j'en joue aujourd'hui) vient de là.
Merci pour tout Greame Allwrigt !