Préparation des cadres et tôlerie avant peinture

& traitement des réservoirs d'essence

 

Voici une méthode que j’utilise depuis 8 ans.

Les résultats sont excellents, et avec le recul, je n’ai constaté aucune apparition d’oxydation ni de point de rouille sur les motos ainsi traitées. Cette méthode est simple à mettre en œuvre et ne requiert pas de matériel ni d’installation complexe. Elle est à la portée des amateurs. Le résultat obtenu est très satisfaisant.

Un essai préalable sur de petites surfaces est recommandé pour valider la compatibilité des produits utilisés. Bien évidemment la responsabilité de l’auteur ne peut être engagée en cas de résultats inattendus ou autres déconvenues.

Prendre les précautions habituelles et se référer aux notices d’utilisation des produits utilisés. ( acide, peinture époxy, peinture bicomposant). Respecter les délais de séchage et de polymérisation et la température (mini 15°) et traiter par temps sec.

Enfin, en cas de doute il est toujours possible de confier son travail à des professionnels reconnus.

A - Préparation des cadres, et tôlerie avant peinture.

Etape 1 : Sablage et phosphatage.

L’idéal est de faire sabler l’ensemble des pièces à traiter. Pour ma part je confie cette tâche à un professionnel, ce qui me semble une bonne solution vu l’équipement nécessaire (compresseur de forte puissance, débit et pression) et le coût non négligeable du sable acheté au détail.

Juste après le sablage il faut traiter le métal pour éviter toute oxydation, le métal nu s’oxyde très vite à l’air libre.

Pour ce faire, je prépare un mélange d’acide phosphorique et d’eau à environ 40% d’eau (car l’acide vendu dans le commerce n’est pas pur, normalement il faut 50/50) et je demande au professionnel qui fait le sablage de bien vouloir passer cette préparation sur les pièces sablées. Pour ce faire je lui fournis aussi un pinceau et des gants de protection, ce qui est toujours apprécié. Un litre de préparation (acide + eau) suffit largement au traitement d’une moto complète.

L’acide phosphorique est disponible, en principe, en droguerie en petite quantité (au litre, environ 4 à 5 euros) ou chez des grossistes spécialisés, mais en bidon de plusieurs dizaines de litres (30, 50), vu les quantités utilisées cela servirait à plusieurs générations de restaurateurs motos !

Remarque : cet acide entre, à faible pourcentage, dans la formulation des produits vendus pour « tuer » la rouille.

L’avantage de faire traiter la tôle juste après le sablage est de permettre un long délai d’attente, éventuellement avant l’étape suivante, jusque 3 à 4 mois.

Etape 2 : Epoxy.

Avant de passer la peinture époxy, il faut nettoyer les pièces : chiffon, éventuellement léger ponçage à sec, soufflage pour éliminer toute poussière et résidus du traitement à l’acide. (poussières et traînées noirâtres).

J’utilise le primaire époxy Delta 2000 de la marque BOERO.

Ce produit est commercialisé par les magasins d’accastillage (bateaux), on le trouve donc très facilement sur les côtes, mais aussi auprès de certains points de vente éloignés des ports et également par correspondance (Accastillage Diffusion sur Internet etc …)

Tarif 2009, Catalogue Accastillage Diffusion.

On peut passer ce produit soit à la brosse (pinceau) ou mieux au pistolet si le support à traiter est en très bon état de surface. (pas de crevasses).

Si, il y a beaucoup de défauts de surface (tôle fortement oxydée avant le sablage) il est possible d’utiliser un pinceau pour « remplir » les crevasses sous forme de pré couches puis de poncer au papier de carrossier à l’eau ( 500 puis 1000). IL est possible aussi, après la première couche d’époxy, de « remplir » les crevasses d’un enduit époxy de finition ou un mastic époxy. L’époxy se ponce très facilement. Mais il faut absolument éliminer toutes traces de pinceau ou de spatule par un ponçage méticuleux, sinon ces traces se verront forcément après le passage de la peinture de finition au pistolet.

Passer l’époxy au pistolet, quand c’est possible, évite de longues heures de ponçage et il est donc préférable de passer cette peinture époxy au pistolet si l’état de surface est absolument parfait, mais c’est rarement le cas en restauration.

Attention aux temps de séchage de l‘époxy et notamment au délai nécessaire à la polymérisation totale (une semaine au moins). Ces temps sont fonction de la température, il faut travailler également par temps sec (attention à l’humidité de l’air) et avec une température de 15° minimum.

Règle d’or en peinture : la préparation des surfaces à peindre conditionne le résultat.

Exemple d’une moto restaurée en 2005 selon cette méthode.

Etape 3 : Peinture de finition.

Jusqu’à présent j’utilisais de la peinture auto (ou camion) bicomposant achetée à un carrossier. Mais depuis l’évolution de la législation, cette peinture n’est plus disponible chez ce professionnel.

Aussi, si la teinte existe dans les peintures « bateau », j’utilise la peinture bicomposant Perfection de la marque International, disponible dans les mêmes points de vente que la peinture époxy.

B - Traitement des réservoirs d’essence.

J’ai testé la réaction de la peinture époxy en contact de l’essence. J’ai laissé de l’essence pendant un an dans un pot fermé. Après un an la surface de l’époxy était absolument intact, dureté identique au début de l’expérience. L’essence avait sa couleur normale. (jaunâtre).

J’ai déjà traité plusieurs réservoirs d’essence avec le primaire époxy. Delta2000. Je roule depuis plusieurs années avec ces machines sans problème.

Procédure :

- Démonter les robinets et boucher ces orifices avec de petites pinoches de bois. (sorte de cheville coniques assez longues, car elles doivent bien dépasser dans le réservoir)

- Mettre des gros écrous dans le réservoir (les compter pour être sûr de tous les récupérer ensuite…!)

- Laver le réservoir. (lessive St-Marc ou autre, soude etc …), bien secouer pour que les écrous « grattent » le métal.

- Rincer plusieurs fois.

- Y mettre de l’acide phosphorique + eau (60% 40%), secouer, laisser tremper une nuit.

- Vider l’acide et les écrous. (les compter …)

- Rincer et encore rincer

- Laisser sécher plusieurs jours. (ou accélérer au décapeur thermique)

- Y mettre un petit pot de confiture d’époxy, boucher l’orifice du réservoir à l‘aide d‘un gros bouchon de liège, mais surtout pas avec son bouchon, et encore moins en le fermant à clef ( c‘est déjà arrivé : lu sur un forum) faire tourner lentement le réservoir en surveillant que l’époxy se répartisse bien sur toutes les parois. Une trop grande quantité d’époxy formera une couche épaisse qui aura tendance à fendiller, il vaut mieux en mettre moins au début, quitte à en rajouter si toutes les parois ne sont pas recouvertes.

- Laisser sécher 2 voire 3 semaines.

- Retirer les pinoches, vérifier que les trous des robinets d’essence ne sont pas bouchés, remonter les robinets en ayant nettoyé au préalable les filetage si nécessaire.

NB : si il y avait de petites fuites dans le réservoir après le sablage, elles seraient bouchées par l’époxy.

Exemples de réservoirs traités, celui du bas a été traité en 2005, (essence dedans) :

Merci à Alain S. pour cet article

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